
Nom du blog :
coeurdhome
Description du blog :
Quand le destin pousse deux êtres à se retrouver au delà des frontières de la raison.
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
07.04.2012
Dernière mise à jour :
17.12.2025
>> Toutes les rubriques <<
· Vallée du Draa (116)
· Lointain Rivage (21)
· Au loin de ces rivages (51)
· Le temps d'un Instant (5)
Accueil
Gérer mon blog
Créer un blog
Livre d'or coeurdhome
Contactez-moi !
Faites passer mon Blog !
· PAGE 14 - LA DOUCHE
· LOINTAINS RIVAGES
· PROLOGUE
· LE MOTARD
· LE REVE
· LES LARMES DU COEUR
· DANS LA MAIN D'ANNA
· CORPS UNIS (Suite)
· LE RETOUR DE MARC
· JE SUIS REVENU
· PAGE 98 - FATIA FAIT FEMME
· LE JOURNAL TV
· CORPS UNIS
· CORPS ENLACES
· LA MARQUE DU DESTIN
merci nathalie. dans les liens du blog vous trouverez une adresse courriel que vous pouvez employer. http://c
Par coeurdhome, le 06.12.2025
bonjour. merci. j'adore ce que vous écrivez : votre style, la romance, la douleur, les paysages. j'ai vécue un
Par Nathalie, le 01.12.2025
.
C'est d'abord le recto de la photo qui lui est apparu. Il avait écrit d'une écriture légère et ronde ces quelques mots :
Toi que j'ai tant Aimé.
Et en la retournant c'est la force des souvenirs qui brusquement frappait à son coeur.
Il avait conservé avec lui cette photo qu'elle lui avait un jour envoyée. Elle posait devant un feuillage, les épaules justes recouvertes d'une bretelle, les lunettes relevées sur sa chevelure, le regard perçant.
En la voyant de nouveau, Anna ne pu rien faire d'autre que de se laisser emporter par les souvenirs qui entouraient cette image.
Elle s'allonge sur le divan, la photo sur sa poitrine, et dans le tourbillon de ses pensées contradictoires, se laisse prendre par le sommeil, succombant à la fatigue de cette incroyable journée .
Puis vint le moment de réellement partir. Elle ne savait plus comment organiser ses bagages et son emploi du temps, hésitante entre repousser son départ ou repenser à tout cela une fois rentrée chez elle.
Ses amies qui l’accompagnaient durant ce séjour, avait vaqué à leurs occupations de leur côté. Elle ne savaient rien et ne sauront jamais rien des détails de sa randonnée dans le désert. Cependant elle ne lui avait pas laissé le choix, enjouées qu'elles étaient de leur voyage, mais tout de même pressées de rentrer et de retrouver leur famille.
Les réacteurs de l'avion commencent à prendre de la puissance, l'hôtesse de l'air entame sa démonstration.
Elle avait délibérément attendu d'être dans l'avion pour déplier la feuille de papier jointe à la photo, pour en lire son contenu. Elle venait d'en découvrir les mots et leur profondeur.
" Sephora,
Si tu lis ces mots c'est que la fin d'une situation est brutalement survenue peut-être pour moi : de santé ou accidentelle, ou pire encore, décidée par toi.
Quoi qu'il en soit, cela signifie que je ne peux plus me trouver devant toi pour avoir encore le plaisir de fondre au bleu de tes yeux, laissant mon coeur glisser jusqu'au tien, et ma main enserrer la tienne.
Comment ne pas t'Aimer Anna.
Rien n'a jamais pu faire que mon coeur cesse de te chercher, s'affole dès qu'il pensait t'apercevoir, ou se torde au moindre souvenir de toi. Rien. Même lorsque tes silences et ton apparente indifférence me torturaient à m'en briser parfois.
Alors trop conscient de cet impossible amour, je me suis enfermé dans ce pays où chaque instant j'attendais cette fin de moi.
Une fois pourtant j'ai osé revenir jusqu'à toi.
C'était après ma visite à l'hôpital de Bordeaux, lorsque je suis allé ce jour si près de ta maison, ton foyer.
J'avais dans le coeur, le fou désir de te révéler ce qui en moi avait pris forme et réalité : je venais pour te dire que le jour où tu le déciderais, je serais toujours prêt à te vouloir pour femme.
Mais alors que je t'ai vu vivre avec les tiens, je me suis senti déplacé, hors contexte. J'ai reculé pour reprendre le chemin de mon isolement.
Deux photos, c'est tout ce que de toi qu'il m'est resté avec le mirage de tes yeux sur le fleuve de mes souvenirs.
Je ne sais pas pourquoi, mais ici Bouchra m'a accueilli, accidenté, puis ne m'a jamais quitté m'accompagnant sans jamais rien demander ; fidèle compagnon à qui je te racontais en laissant parler mon coeur.
C'est certainement lui qui selon mes souhaits a permis à ces quelques mots de parvenir jusqu'à toi.
Jusqu'au dernier moment j''ai espéré te retrouver un jour.
Ce livre que tu découvres, il contient l'essence de ce qui de toi à brûlé en moi et brûlera encore certainement au-delà de tout.
Il est comme ce foulard et ces photos, tout ce qui de Sephora est resté prés de moi.
Dans ces mots que tu lis, les derniers que j'ai dû pouvoir te faire parvenir, je laisse s'envoler jusqu'à la douceur de ton cou, le dernier de ces baisers que j'ai tant aimé y déposer.
Mon coeur pour toi.
OUSTASS "
Devenir sa femme.... Elle avait dû relire plusieurs fois pour s'assurer qu'elle avait bien lu les mots, luttant contre l'émotion qui maintenant brouillait ses yeux..
L'hôtesse avait demandé que les ceintures soient attachées, les moteurs étaient à plein régime, l'avion allait s'élancer sur la piste.
Soudain un murmure parmi les passagers attire son attention. Les regards se tournaient à droite au travers des hublots pour observer trois cavaliers.
Ses mains tremblaient encore de l'émotion qui l'étreignait. Elles tenaient le livre qu'il avait préfacé de ces mots :
" A Toi, qui l'Instant d'un temps a redonné un sens à ma vie,
et pour qui j'aurai consacré le restant de mes jours,
là ou je t'aurai emmenée, à la lumière de l'Amour."
Distraite de ses pensées par le brouhaha, à son tour elle observe les trois cavaliers alignés si proche de la piste.
Ils portent le costume traditionnel des guerriers du désert. Sur leurs chevaux richement parés, ils tiennent en main un long fusil.
Parallèlement au déplacement de l'avion ils lancent leurs chevaux, les éperonnent pour qu’ils restent à la même hauteur que l’avion qui s’élance sur la piste, et là, en plein galop, avant de stopper leurs montures, les cavaliers à l’unisson tirent un coup de feu en l'air.
Sa voisine l'interroge :
- Voyez vous cela ?!! C'est étrange, on ne voit cette manifestation de cavaliers ici, que lors des fêtes traditionnelles, c'est la fantasia. Que peuvent-ils faire là ?
En effet Anna observait.
Elle n'entendait pas les coups de feu, n'en voyait juste que la fumée s’échappant du canon des fusils; les cavaliers étaient si proches de l'aile de l'avion.
Un instant elle crût même que celui du milieu avait les traits de Bouchra.
Son imagination troublée devait lui jouer des tours.
Pour la troisième fois alors que l'avion commençait à accélérer, les cavaliers s'élancent dans l'incroyable charge qui a fait leur réputation.
Tout en les regardant Anna essayait, mais ne parvenait pas à rassembler ses idées.
Tout est allé trop vite. Elle était venue pour le rejoindre, pour vérifier si ce qu'elle sentait en son coeur n'était pas qu'une illusion, et face à lui elle avait compris qu'elle ne se trompait pas, elle l’aimait aussi.
Mais avant qu'elle ait pu lui dire quoi que ce soit de ses projets de femme, de ses envies, de ses désirs, il avait monopolisé la parole et le temps, qu’elle avait fini par croire sans fin dans cet oasis.
Enfin de compte elle n'avait rien pu lui avouer, lui raconter, rien su lui annoncer, juste qu'elle était là.
Et elle avait été là jusqu'à ce dernier Instant ensemble, avant que ce soit lui, cette fois encore, qui disparaisse, et pour toujours sans nul doute.
Ses projets inavoués partaient avec lui. Anna ne savaient pas comment elle allait parvenir à se reconstruire. Sur le fond de la raison certes, elle existerait tout de même, encore. Mais le cœur froid et triste.
Et lui, dans le respect, il avait tout abandonné pour mieux la protéger ; en laissant son coeur s'épuiser au mirage de sa vie.
Les trois cavaliers étaient au galop, l'avion allait prendre son envol.
Le plus proche, celui en qui elle avait cru voir les traits d'Oustass, avait passé son fusil en bandoulière pour sortir de sa djellaba deux oiseaux.
Et au moment ou le nez de l'avion s'élevait, tandis que les deux autres cavaliers tiraient une fois encore en l'air, il lançait deux colombes vers le ciel.
A l'avant dans la cabine affaire, deux hommes discutait de ce qu'ils voyaient eux aussi. L'un d'entre eux, chirurgien de renommée, rentrait sur l'Europe après avoir été à Marrakech l'invité d'honneur d'un séminaire sur les opérations du cerveau.
Son voisin lui disait :
"- Le Maroc reste un pays plein de charme, et l'ont voit parfois d'étranges choses. Comme cette incroyable fantasia par exemple : ici sur une piste de l'aéroport. Pensez-vous que cela soit en l'honneur d'un passager de l'avion ?
Ce à quoi le médecin pensif réponds :
- Je ne sais vraiment pas. Par contre je suis d'accord avec vous pour dire que l'on voit parfois d'étranges évènements.
Tenez, hier alors que j'allais quitter l'hôpital, une ambulance venait de déposer un homme en train de mourir. Je l'ai aperçu : un Européen en vacances certainement. Eh bien, lorsque que le médecin qui l'a pris en charge m'a interpellé, car il connaissait ce mourant qui avait un corps étranger dans la tête, j'ai fini au bloc opératoire avec eux.
Nous avons tenté de lui retirer ce fragment de métal.
- Et alors ?
- Avant de monter dans l'avion j'ai reçu un message. A cette heure il vit encore, tout espoir n'est peut-être pas perdu..."
L'avion avait quitté la piste, l'océan miroitait déjà sur l'horizon.
Anna restait perturbée par ces cavaliers et cet envol de colombes. Son imagination pense t-elle , encore une fois lui joue des tours : elle a un instant imaginé que ces colombes lui étaient destinées, comme pour lui dire "j'attendrai toujours leur retour".
Ses mains tremblaient encore, et le coeur serré elle savait qu'elle quittait ce qu'elle avait tant aimé.
Se calant au fond du fauteuil avant de plonger dans la lecture, elle relit le titre du livre qu'il lui a laissé:
"Sur de lointains rivages, Dieu seul le sait".
L'avion n'est plus qu'un point à l'horizon.
En bordure de la piste, sur son cheval, le visage de Bouchra s'éclaire d'un sourire heureux.
******************* FIN DU TOME 1*************
.