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Nom du blog :
coeurdhome
Description du blog :
Quand le destin pousse deux êtres à se retrouver au delà des frontières de la raison.
Catégorie :
Blog Littérature
Date de création :
07.04.2012
Dernière mise à jour :
02.12.2025

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Au loin de ces rivages

PAGE 1 - LE TOURMENT

Publié le 02/07/2023 à 10:58 par coeurdhome

 

AU LOIN DE CES RIVAGES

 

 

Tel un délire permanent, depuis sa fin de voyage, les pensées d'Anna étaient hantées. Hantées par cet abandon subi, improbable, tout comme son retour si tôt en France à peine après l'avoir retrouvé et maintenant une nouvelle fois, sans plus avoir eu aucune nouvelle de lui depuis presque un an.

 

Mais cette fois elle n'avait pu d'elle-même tenter de laisser ses souvenirs se ranger au fond de sa mémoire.

 

Elle avait eu l'impression de vivre à nouveau son premier accident, mais cette fois c'est elle qui avait dû partir, le laissant vers un destin qu'il voulait visiblement qu'elle ignore.

 

Etait-il encore en vie ? qu'avait-il eu ce jour-là dans cette chambre d'hôtel ? pourquoi n'avait-elle jamais plus eu de nouvelle de Bouchra ?

Tous les jours elle avait veillé sa messagerie, même si le temps et le désespoir d'en savoir plus un jour tentaient de lui faire abandonner cette habitude.

A son retour Anna avait repris sa vie normalement, sans que rien de son séjour au Maroc ne vienne entacher son quotidien ni ses proches. Mais au plus profond d'elle-même, Mar était et restait bien présent.

 

Elle ne pouvait s'empêcher de s'interroger avec dans ces mêmes profondeurs, un mince espoir.

Que signifiait cette fantasia alors que son avion décollait ? et ce lâché de colombes ?

Le mime de l'envol d'une âme à la fin d'une vie ? ou le signe d’un espoir, espoir d’une guérison ?

 

Chaque jour depuis, ces questions ne l'avaient jamais quittée et ne la quitteront pas tant qu'elle ne saura pas ce qu'il en est.

Chaque jour l'espoir de trouver dans sa messagerie enfin de ses nouvelles l'habitait.

 

 

 

 

 

 



PAGE 2 - NAÏLA

Publié le 04/07/2023 à 09:56 par coeurdhome
PAGE 2 - NAÏLA

.

 

La pièce en terre pisé dans laquelle il se trouvait, conservait une agréable fraîcheur alors qu'à l'extérieur la température faisait monter le thermomètre à presque 50 degrés.

Le silence qui régnait autour de lui contrastait avec ses pensées qui se bousculaient violemment, le taraudait.

Sa journée de travail avait pris fin, et comme à chaque fois il se retrouvait face aux souvenirs qui hantaient son esprit.

Rien n'était plus pareil depuis ce jour, et il n'avait de cesse de chasser les regrets qui l'assaillaient.

 

Il ignorait si cet état était dû à sa récente opération ou plus simplement d'avoir été interrompu dans ces derniers instants de partage avec elle, mais ce qu'il constatait, c'est que bien plus encore qu'avant son arrivée au Maroc, le film de leur histoire percutait l'écran de ses souvenirs.

Il se doutait qu'à son retour en France Anna devait avoir repris sa vie "normale", mais il lui arrivait aussi d’en douter. Il espérait qu'elle vivait heureuse tout de même, et que parfois elle pensait à ce qu’ils s’étaient donnés de partager.

 

Tenaillé par l'envie de la retrouver, il avait depuis sa sortie d'hôpital, plusieurs fois hésité à la rejoindre. Mais sa raison s'était heurté au besoin de savoir ce qu'Anna souhaitait elle aussi

 

Dans sa vie qui se prolongeait grâce à la providence qui avait mis un chirurgien de renom sur son chemin, il lui semblait que rien d'autre n'avait autant d'importance que de la serrer dans ses bras, encore et encore.

 

"-Oustass voici ton thé, comme tu l'aimes."

 

La jeune femme qui venait de passer la porte tenait un plateau d'argent ciselé ou étaient posés la théière fumante, les pains de sucre dans un verre, et un verre vide.

 

Marc portait jusqu'à maintenant un regard attendri sur cette jeune fille qui prenait la place de Bouchera absent depuis quelques mois.

Un peu comme une infirmière, elle avait pris soin de lui à sa sortie de l'hôpital et l'avait suivi jusqu'ici.

 

Autour d'elle, sur son passage les hommes ne manquaient pas de se retourner.

D'origine Sahraouis, c'était une femme élancée, aux cheveux d'un noir de geais encadrant un visage dont les fins traits faisaient encore plus ressortir le vert de ses yeux qui se cachaient derrière de longs cils noirs.

Vêtue du traditionnel sarouel et de la jabador qui n'empêchaient pas de deviner la grâce et la beauté de son corps, elle n'aurait pas dépareillé entre les plus belles princesses de la terre, mais sa vie était ici, et elle était présente en permanence dans sa demeure.

 

A genoux maintenant devant lui, alors qu'elle faisait chanter le thé qu'elle déversait dans le verre elle lui dit:

" - Oustass, dans tes yeux je vois ton coeur. Il présente encore ce soir la tristesse de vivre. Il porte les marques de ta souffrance. Quand parviendras-tu à te libérer ?

- Mais de quoi parles-tu Naïla ?

 

Elle n'en dit pas plus, mais il savait qu'elle devinait que le mal qui le minait n'avait rien à voir avec sa santé.

Son père Bouchra lui avait sans aucun doute raconté  l'histoire de sa vie et de cette femme qu'il avait choisi, au déchirement de son coeur, d'oublier en France.

 

 

.

 



PAGE 3 - AMOUREUSE

Publié le 05/07/2023 à 19:58 par coeurdhome

.

 

 

- Merci pour le thé Naïla, tu peux rester et le partager avec moi si tu veux.

 

- Tu ne veux pas que je m'ennuie seule ou est-ce toi qui a besoin de ma présence ?

 

La question venait de le surprendre. Elle n'en n'avait jamais posé jusqu'à maintenant bien qu'elle soit à ses côté depuis de nombreux mois. Et il était autant surpris par le fait qu'elle l'interroge que par le contenu même de la question.

 

 

- Je ne veux pas que tu t'ennuies et ta présence calme mon esprit ; il divague moins lorsque tu es là.

 

- Tu sais que je ne m'ennuie pas, j'ai toujours à faire, et ce que tu m'as enseigné me plaît aussi beaucoup. J’aime continuer lorsque je suis seule, mais pour toi, si je peux aider ton esprit comme ton coeur, j'ai plaisir à rester à tes côtés.

 

- Bien..., alors goûtons ce thé qui sent si bon. "

 

 

Naïla ne lui avait jamais dit ni laissé voir, mais son coeur battait très fort pour cet homme. Son père l’avait ramené il y a quelques années déjà pour tenter de le guérir du mal qui le rongeait.

De son corps elle connaissait l'emplacement de chaque blessure, de chaque cicatrice, pour l'avoir mainte fois lavé alors qu'il perdait conscience les premiers jours de son arrivée après son accident de train, ou encore pour l'avoir secrètement observé à la dérobé. Observé avec envie tant cet étranger qui lui avait évoqué le mystère, était différent des hommes de son village.

C'était son secret. Elle aimait et rêvait de l'ami de son père, celui que tout le monde appelait Oustass. Et ses rêves étaient parfois brûlants.

 

Pourtant elle le savait, cet homme était lui aussi rongé par le feu intérieur de son coeur. Il n'avait de cesse de battre, de brûler, pour la femme qu'il aimait.

 

Alors qu'il portait le verre de thé à ses lèvres Neïla l'observait encore. Il avait comme souvent le regard lointain, comme perdu à la recherche d'elle ne savait quoi, ou comme s’il observait des images que lui seul pouvait voir.

Parfois lorsqu'il était ainsi, sa respiration s'accélérait, et parfois même, elle voyait son regard se troubler.

 

Là assit devant elle, elle le voyait "partir" encore vers ces horizons qu'elle aimerait bien comprendre. Son poing libre était serré et se serrait encore à s'en faire blanchir les articulations : il luttait contre un mal intérieur pensait-elle.

 

" - Oustass où pars-tu ainsi alors que pourtant je suis là à tes côtés ?

 

- Veux tu me remplir de nouveau ce verre Naïla ? Tu as raison, je manque de politesse à ton égard toi si dévouée. Dis-moi, sais-tu quelle est la différence entre être amoureuse et aimer ? N'as-tu jamais été amoureuse belle jeune femme que tu es ?

 

Il la regardait sans malice, sa question était sans aucun doute anodine, Neïla savait qu’il ne pouvait savoir qu'elle l'aimait, elle n'en avait jamais parlé à personne. Elle se sentait pourtant rougir.

 

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PAGE 4 - SUR LE CIEL ETOILÉ

Publié le 12/07/2023 à 11:43 par coeurdhome
PAGE 4 - SUR LE CIEL ETOILÉ

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- Oustass, je n'ai ni ta sagesse ni ton expérience, mais je vais répondre à ta question. Je pense que c'est la même chose, ai-je raison ?

 

- Dans un sens oui, c'est la même chose. Dans les deux cas il y à une existence forte de sentiments pour l'être que l'on aime puisqu'il s'agit là d'amour.

Mais un point différencie ces deux états. Etre amoureux peut se traduire par un besoin de l'autre, besoin de le retrouver, besoin d'être près de lui, sur un fil constant d'impatience. Amoureux, on est dans l'attente de quelque chose.

Aimer se traduirait plus particulièrement par : donner. Donner au travers de l’amour que l’on a pour l’autre. Tu verras lorsque tu aimeras vraiment, tu te sentiras capable de donner même jusqu'à ta vie pour l'être cher.

Un jour avant de revenir dans ton pays, j'ai aimé...

 

C'était la deuxième fois de ma vie que j'aimais aussi fort, et la première de ma vie d'homme. Trop fort peut-être pour celle qui était l'étoile de mon coeur. Mais je l'ai vraiment aimée.

D'abord en silence, en secret, puis partageant avec cette femme mes sentiments, avant d'avoir à décider de ne plus perturber sa vie.

Je ne l'ai pas fait juste pour elle, mais aussi parce qu'il y a eu un moment où derrière ses silences je me suis senti soudainement étranger à sa vie.

 

- Oustass, je ne comprends pas... Comment peut-on se sentir étranger de la vie d'une femme avec qui tu dis avoir partagé ?

 

 

- En fait, elle n'est en rien coupable de quoi que ce soit. Nos vies se sont trouvées à un moment où la sienne perdait son équilibre. Le temps passant, elle a repris pieds dans ce qui était essentiel à sa vie, ou peut-être même a t-elle préféré autre chose que ce que je lui apportait.

 

- Mais toi tu l'aimais comme tu l'aimes encore, comment pouvais-tu accepter de t'éloigner ?

 

- C'est ce que je disais il y a un instant : aimer c'est donner pour le bonheur de l'autre. Le respect de son univers était plus important que les élans de ma vie, comprends-tu ?

 

- Mais ses silences qui t'ont poussé à partir ?...

 

- Je ne sais pas, je n'ai jamais su ni vraiment compris le pourquoi de leur existence.

Certainement sa manière à elle de se protéger, d'éviter de m’avouer l’inavouable. Tu as raison, c'est ce qui m'a été le moins facile à gérer, et qui m’a certainement le plus blessé.

 

- Tu lui en veux ?

 

- Comment pourrai-je lui faire un reproche, elle ne m'a jamais vraiment exprimé ce qu’elle attendait de moi. Non !

Mais j'avais décidé de m'éloigner d'elle ce jour où comme ton père a dû te le raconter, je suis venu la rejoindre la veille de cet accident de train.

Tout ce que j'avais en moi, tout ce que j'éprouvais, ce soir-là je le lui ai donné, je savais que je ne la reverrai plus.

Le destin a frappé sur la route de mon retour. Peut-être était-ce mieux ainsi.

Il m'a obligé à réaliser ce qui devait la libérer, et je pense qu'elle n'a pas eu ainsi à se poser la question des raisons d'un départ qui aurait pu lui paraître incompréhensible.

Ce jour-là, j'ai perdu tout ce qui faisait ma vie d'avant, mais de cette vie la seule chose qui m'a manqué par la suite, c'est elle."

 

Alors qu'elle lui reprenait son verre des mains pour le remplir de nouveau, Naïla laisse ses doigts effleurer la main d'Oustass. Absorbé par ses souvenirs il ne remarque rien, mais elle ce simple geste, met son coeur en émoi.

Elle ne cille pas lorsque son regard l'effleure alors qu'il se saisit du verre qu'elle lui tend. Elle à juste peur qu'il entende les battements de son coeur.

 

"- Tu sais qu'elle ne t'a jamais oublié puisqu’elle est revenue te retrouver ici.

 

- Oui, et cela grâce à Bouchra qui cherché à me sauver des sables mouvants de mes sentiments dans lesquels je m'enfonçais. Je l'ai revue plus belle encore que dans mes souvenirs, et durant ces quelques jours mon coeur en feu n'a battu que pour ces instants avec elle.

Je ne sais plus Naïla si j'ai bien fait de la laisser partir.

Après lui avoir montré ce qui était ma vie ici aux vents des sables, je craignais que sur l'emballement de son coeur elle perde de vue ce qui faisait sa vie jusqu'à maintenant. Je ne l'ai pas laissée s'exprimer, je l'ai poussée à repartir, et là une fois de plus le destin à forcé cette décision.

 

- Oui mais maintenant, Inch'Hallah, tu es complètement guéri de ce que tu avais dans la tête.

 

- De ma tête oui, de mon coeur certainement pas Naïla.

 

- Tu l'aimes toujours Oustass, et ton coeur ne cesse de l'appeler.

Une fois je t'ai entendu dire à mon père que tu craignais qu'elle se sente coupable d'avoir fait naître ou laissé grandir ces sentiments en toi.

 

- Je l'ai pensé un temps, cela confortait mon choix de me tenir éloigné. Je ne voulais pas qu'elle ait à se reprocher quoi que ce soit. Mais au fond, non, il ne peut y avoir aucun reproche ; nous étions tous les deux conscients de ce que nous nous donnions. C’était notre histoire d’un instant.

 

- Ne peux tu laisser ton coeur se libérer pour lui donner la chance de rencontrer de nouveau l'amour ?

 

- Naïla tu es gentille de te soucier de moi. Tu auras bientôt 23 ans, ta jeunesse ne te permet pas encore de voire l'étendue des conséquences qu'une décision génère sur une vie, mais tu apprends vite.

Après avoir tout tenté : dans le silence, dans l'éloignement, même dans mes délires de malade, son nom comme son image tracent chaque jour le sillon de feu de son absence.

Pourtant je sais que si elle était là, à ta place, je la pousserai encore à ne regarder que sa vie. "

 

 

 

Les verres comme la théière sont vides. Naïla le coeur serré de le sentir trop loin d'elle pour la remarquer, se lève et quitte la pièce, emportant le plateau après l'avoir salué d'un bonsoir Oustass.

 

 

De son côté Oustass regrette que les blessures de son accident, véritable épée de Damoclès, soient une épée de Damoclès sur sa vie. L’éclat de métal dans son crâne peut se déplacer à tout moment.

Sans cela, lors de leurs retrouvailles sous cette tente et parce qu'il pensait qu'elle aussi attendait qu'il le lui propose, il lui aurait offert de devenir l'homme de sa vie, si tel en avait été un jour son choix, comme il pensait encore le lui demander dans cette chambre à l'hôtel, avant d'être terrassé par cette fulgurante douleur.

 

Dehors, le soleil laissait place à la lune d'éclairer les dunes qui l'entouraient.

Comme chaque soir, le chèche ceignant son visage, Oustass sort de la maison et laisse ses pas le guider dans une marche sans fin à la chaleur de ce désert dans lequel il aimerait pouvoir définitivement perdre les images de son passé, se perdre aussi.

Lorsqu'il s'enfonce ainsi dans la nuit, sur l'écran du ciel piqué d'étoiles, il lui semble que son coeur projette en tout lieux les lignes du visage d’Anna.

 

 

 

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PAGE 5 - FRANCE

Publié le 31/07/2023 à 10:57 par coeurdhome

 

France.

 

Au volant de sa voiture sur le trajet qui la ramène à la maison, comme à son habitude Anna écoute la musique, un peu fort peut-être, mais tout en restant concentrée sur sa conduite. Le temps n'est pas trop mauvais bien que la température extérieure reste un peu fraîche. Les courses terminées elle rentre chez elle.

En partant ce matin, elle ne sait plus pourquoi exactement, les images de cette fantasia à son départ du Maroc ont une fois encore envahi son esprit.

Une fois encore elle s'est sentie luter entre la raison et les sentiments qui existent encore en elle. Si au moins elle savait ce que Marc était devenu.. Pourquoi la laissait-elle sans nouvelle ? Pour la préserver ? mais de quoi ?

 

 

Soudain son coeur s'emballe, et ce n'est pas la présence d'un radar qui en est la cause.

Au loin, prés du carrefour qu'elle doit franchir, il lui semble reconnaître la présence d'un motard dont la silhouette lui est que trop présente dans ses souvenirs.

Lorsqu'elle change de direction pour prendre la route qui la conduit chez elle, ce motard démarre et semble la suivre.

Les coups d'oeil qu'elle jette à son rétroviseur lui confirme ce que son coeur avait su discerner : le blouson, le casque, la moto, mais surtout le chèche blanc.

Sans trop être certaine de ce qu'elle fait , Anna profite d'un parking pour s'arrêter et en avoir le coeur net. Elle n’apas à attendre longtemps, la Honda noire s’arrête à un mêtre de sa portière.

Ce n'est maintenant plus uniquement son coeur qui s'emballe, mais aussi la pression qu'elle ressent à ses tempes, ses mains qui deviennent soudainement moites, ces images qui de nouveau défilent à ses yeux.

 

Cet emballement qu'elle n'a plus ressenti depuis longtemps, est à la fois doux à retrouver et inquiétant d'incertitudes. Elle ne sait pas quoi faire.

Le conducteur de la moto lui, l'a un instant regardée sans qu'elle puisse distinguer ses traits derrière sa visière.

Mais alors qu'il porte les mains à son casque, elle en a maintenant la certitude à en avoir les yeux brouillés : elle va enfin le retrouver.

Elle peut encore refuser ce contact qui s'annonce, démarrer et partir pour échapper à tout ce qui va suivre.

Elle aurait pu oui, mais l’avait retrouvé là-bas vers ce qu'il nommait son jardin de sable et de silence.

Elle pourrait, alors qu'elle s'était plongée de nouveau dans le normal d'une vie qui ne doit pas dévier de son chemin, définitivement décidé à oublier s’était-elle dit.

Oui, elle aurait pu décider, là, de fuir ce qu'elle allait apprendre, mais son coeur cette fois encore prenait le dessus en ouvrant en grand les écluses de sentiments qu'elle pensaient ne plus retrouver.

 

Il lui arrivait penchée sur ses doux souvenirs d'avoir le ventre noué comme le coeur serré. Mais rien de comparable avec ce qui fusait en elle en ce moment. Rien de comparable avec ce que la simple pensée de peut-être pouvoir se retrouver librement face à lui engendrait. Tout était tellement différent à ses côtés.

Elle essayait en cet instant de calmer son coeur et ses sens. Après tout elle ne savait pas de qui il s'agissait, ni même ce qui allait lui être dit.

 

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PAGE 6 - PORTE DU DESERT

Publié le 01/08/2023 à 12:46 par coeurdhome

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Porte du désert:

 

Le soleil prévenait de sa clarté naissante que le jour allait reprendre ses droits. La chaleur chassait déjà la fraîcheur de la nuit, les ombres commençaient à se dessiner au sol.

Comme chaque matin Naïla passait devant la chambre d'Oustass.

Lorsqu'il dormait encore, elle aimait ralentir devant la fenêtre que rien n'obstruait, pour discrètement laisser son regard s'attarder sur le lit où il était allongé.

Il se couchait torse nu. Alors qu’il dormait encore, elle pouvait observer son corps à la peau claire d'européen, mais hâlée par le soleil de son pays.

Ce matin encore, alors que la lumière du jour traversait la chambre de ses rayons, elle le voyait, allongé sur le ventre, les mains croisées sous la tête, lui donnant la possibilité d’observer une nouvelle fois son dos, ses épaules.

Parfois en le regardant ainsi, Naïla se sentait envahie par la douce chaleur du besoin de poser ses mains sur sa peau.

Bien qu'il soit presque aussi âgé que son père, il n'en gardait pas moins un corps qui était différent : moins épais, élancé, et dont le dessin des muscles fins se laissaient distinguer.

Elle en était émue, à la fois de l’observer ainsi en secret dans la quiétude de son sommeil, alors que ses journées étaient tourmentées par son coeur, et de pouvoir du regard, le caresser sans que personne ne sache rien, avec l'espoir de parvenir, un jour peut-être, à remplacer ses yeux par ses mains.

 

Oustass venait de bouger, elle allait bientôt pouvoir lui porter son petit déjeuner.

Il n'aimait pas être servi, ni même que l'on s'occupe de lui, il en était gêné, mais cette habitude qu'elle avait prise alors que dans la maison de son père il se remettait doucement des douleurs de son accident, elle l'avait reprise à son retour de l’hôpital il y à plusieurs semaines.

 

Physiquement, elle pouvait d’après son père, faire confiance aux docteurs, il n'y avait plus aucun risque que sa blessure au crâne s’aggrave.

Par contre, et aussi jeune qu'elle soit, elle se souciait de son coeur.

Le soir lorsqu'il partait dans ses sorties nocturnes elle était inquiète, craignant qu'une folie fasse qu'il n'en revienne pas. Chaque fois elle guettait son retour et ne pouvait s'endormir que lorsque lui aussi avait regagné sa chambre.

Un jour dans les bagages de son père elle avait trouvé une photo de cette femme qu'il aimait, et elle avait tout de suite compris en voyant ce visage, ces yeux au bleu perçant qu'éclairait un sourire, pourquoi Oustass pouvait l'aimer.

 

Elle n'en n'avait jamais été jalouse, mais parfois elle avait du mal à comprendre comment cet homme qui semblait détaché de tout, pouvait continuer d'accepter de souffrir en restant si fortement attaché à celle qu'il ne voyait pas. C'était un mystère qui la rongeait un peu, elle qui aurait voulu rendre Oustass complètement heureux.

 

 

Quelques instants plus tard Oustass se levait.

 

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PAGE 7 - DANS LA LUMIERE DU SOLEIL.

Publié le 05/08/2023 à 15:07 par coeurdhome

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Quelques instants plus tard Oustass se levait.

Après une rapide douche, il se rend sur la terrasse à l'ombre du palmier, assis à la table où comme chaque jour il écrit sur son carnet. Naïla arrive et dépose le plateau du petit déjeuner dont la kesra, ce pain Marocain rond, il est encore chaud.

Oustass la remercie chaleureusement comme à chaque fois tout en la houspillant de ne pas l'avoir laissé lui-même préparer son petit déjeuner.

 

De ses yeux noirs qui le fixe, le visage ouvert sur un doux sourire elle lui demande:

 

" - Veux tu que j'étale la confiture de figue sur les crêpes ? "

 

Alors qu'il buvait déjà son jus d'orange tout en écrivant, il relève les yeux pour lui signifier une fois encore que ce n'était pas la peine. Mais cette fois, alors qu'il la regarde, elle lui paraît différente ce matin.

Ne laissant rien deviner de son étonnement, derrière son verre qu'il porte à sa bouche, il l'observe un peu mieux.

Est-ce ses longs cheveux noirs de geai qu'elle porte détachés comme elle ne l'a jamais fait devant lui jusqu'à maintenant ? Est-ce le fait d'être vêtue uniquement de son sarouel et d'un chemisier brodé bleu ciel sans la jabador qu'elle revêt habituellement ?

Derrière ses yeux plissés qu'il essaye de garder aussi neutre que possible, il semble voir que ce matin Naïla est plus femme que jamais. La lumière du soleil qu'elle a dans le dos, donne à l'oeil expert d'Oustass de voir les lignes de son corps au travers de ses vêtements.

 

Malgré lui les formes suggestives qui se devinent ainsi, ne le laissent pas insensible, et son corps réagit comme celui de tout homme.

La table qui est devant lui dissimule cette traduction physique de sa morphologie, mais il n'en est pas moins gêné.

Se forçant à rester concentré sur ce qu'il écrit, Marc termine doucement son jus d'orange cachant au mieux son trouble et la colère qu'il a contre lui-même.

 

Heureusement Naïla ne remarque rien, il s'en voudrait du contraire.

Il n'est pas de marbre, il le sait bien, il reste homme avant tout. Heureusement, pense t'il, son coeur à toujours eu le dessus sur ses élans physiques : quelque-soit le moment ou la femme qui se trouve face à lui dans ses instants de « tensions », à chaque fois c'est à Anna qu'il pense.

 

Il n'y peut rien, cela a toujours été ainsi, et si l'éloignement accentue ce fait, déjà en France dès le début de leurs premières rencontres, même lorsque qu'il fréquentait une autre femme, dans ces moments de rapports physiques c'est le nom d’Anna qui s'imposait.

 

Trop souvent il devait lutter contre le souvenir de leurs étreintes. Ces souvenirs n'étaient en rien désagréables, au contraire : il ressentait dans ces moments-là, son parfum, la douceur et le grain de sa peau, la chaleur et la souplesse de son corps, l'ivresse de se mirer dans son visage et ses yeux, et chaque parcelle de sa peau vibrait du souvenir de ces instants intimes. Mais il devait lutter contre le désir de la retrouver.

 

 

 

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PAGE 8 - BOUCHRA

Publié le 21/08/2023 à 10:59 par coeurdhome

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Naïla allait le laisser pour retourner à ses activités quotidiennes. Elle serait volontiers restée à ses cotés, mais il ne l'avait pas invité, et ici cela ne ce faisait pas de rester près d’un homme qui n’était ni l’époux ni le promis.

Sa mère qui l'attendait, lui avait fait remarquer qu'elle n'était pas vêtue de façon décente pour aller servir Oustass, et que si son père avait été présent, il lui aurait sévèrement fait remarquer le manque de respect qu'elle affichait ainsi envers son ami.

Mais Naïla n'en avait cure. Elle savait que si elle voulait qu'Oustass la voit autrement que comme la fille de son ami, elle devait justement profiter de l'absence de son père. Mais elle savait aussi qu’elle ne pouvait confier cela à sa mère qui l’adorait et qu’elle aimait plus que tout. Elle avait grandi dans les secrets complices de sa maman, comme touts les femmes du village pouvait en avoir et savaient en rire entre elles, loin du regard de leurs hommes.

 

Naïla n'en était pas certaine, mais il lui semblait qu' Oustass, même s’il était resté très discret, l'avait un peu plus détaillée du regard ce matin.

C'est volontairement qu'elle avait défait sa coiffure et oublié de passer sa jabador. Elle aurait voulu aujourd'hui pouvoir le sentir l'entourer de ses bras, la serrer contre lui.

 

En reprenant le plateau sur la table Naïla, décidée, du bout des lèvres, vole un rapide baiser sur la joue d'Oustass alors qu'elle lui lance un "bonne journée Oustass", tout en rejoignant rapidement l'endroit où sa mère l'attend.

 

 

France.

 

Le motard va retirer son casque elle va enfin voir son visage.

Elle ne parvient pas encore à calmer les battements de son cœur, ni le flot des pensées qui l'assaillent. Sa main moite se pose sur la poignée de la portière qu'elle va ouvrir pour sortir de sa voiture, et sur l'espace de quelques fractions de secondes, elle a l'impression que son esprit déroule le film de chaque moment, où durant son dernier voyage elle s'est retrouvée lovée contre son corps.

 

A ces souvenirs, elle perçoit le feu du désir s'éveiller en elle, comme il lui semble sentir malgré le froid qui règne dehors, la pression de ses mains sur sa peau, l'odeur du parfum qu'il aimait porter, le contact de ses lèvres sur son cou, sur son visage. Le frisson qui la parcourt n'est en rien dû au froid de la saison.

 

La portière maintenant ouverte elle n'hésite plus à sortir au moment même où, enfin, le motard à retiré son casque. Il est de trois quart lorsqu'elle distingue ses traits, mais elle le reconnaît de suite, ce n'est pas lui, mais Bouchra.

 

Elle a l'impression que ses jambes vont céder sous elle. Ses tempes tapent encore un peu plus fort, elle s'adosse contre son véhicule ne sachant pas ce qu'il faut penser de la situation ni ce qu'elle annonce, mais le sentiment de peur qui l'envahit est bien réel, et le tremblement de ses jambes provient certainement de la forte pression qui en ce moment enserre son coeur.

 

Bouchra est là face à elle. Depuis une semaine il se trouvait en France ici même, à l'insu d'Oustass.

Il avait pris d'initiative cette décision de la retrouver pour tenter de sauver son ami.

Maintenant qu'il pensait être physiquement guéri, Oustass lui avait dit qu'il partirait bientôt du village. Lorsque Bouchra lui avait demandé pour où et pourquoi ? il lui avait répondu :

« J'irai là où je ne pourrai plus revenir, là où de lui même l'amour que j'ai pour Sephora s'effacera avec le reste de moi-même. »

Et de ce jour là Bouchra avait compris qu'une menace plus grande que la maladie guettait son ami.

 

Il avait longuement hésité avant de surgir de nouveau dans la vie de d'Anna. Il ne se sentait pas le droit de bousculer ses préoccupations personnelles. Aussi avant de prendre la décision d'être là, devant elle, il l'avait quelques jours, discrètement observée, essayant de savoir si elle avait définitivement tourné la page de leur histoire. Rien ne le lui permettait d’en être certain, mais elle n’avait pas changée, etil en était persuadé, elle pensait encore à lui.

 

 

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PAGE 9 - DERRIERE LE RIDEAU

Publié le 27/08/2023 à 14:53 par coeurdhome

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En quelques mots il venait de lui expliquer le pourquoi de sa présence. Il ne souriait pas, mais dans ses yeux elle voyait une espèce de joie briller mêlée à une attente, certainement celle de sa réaction à ce qu'il venait de lui apprendre.

Anna ne put s'empêcher dans un élan incontrôlé de lui prendre les deux mains pour les serrer avec force en lui disant.

- Oh Bouchra si tu savais comme je suis heureuse de te revoir. Es-tu là encore longtemps ? et Oustass, raconte moi ce qu'il lui est arrivé ; pourquoi n'ai je plus eu de nouvelles ? Dis moi vite s'il te plait...Viens t'assoir dans la voiture. "

 

 

Moins de trente minutes plus tard, elle savait ce qu'elle ignorait jusqu'à maintenant.

Le malaise qu'il avait eu à l'hôtel dû à l'éclat de métal dans sa tête, et qui avait failli le conduire à la mort si la providence n'avait pas voulu qu'un chirurgien de renom soit présent à l'hôpital de Marrakech.

 

L'explication de cette fantasia au moment du décollage de l'avion, là encore à la seule initiative de Bouchra, et qu'elle avait à juste titre reconnu sur ce cheval. Comme ce lâché de colombes qu'il avait voulu tel un message d'espoir sur l'avenir d'Oustass, mais aussi pour lui dire : colombes qui les a toujours, elle et lui, liés d'une manière ou d'une autre, qu'elle aurait de ses nouvelles.

 

Elle s'était doutée de ces probables significations, mais à la réflexion en avait conclu que son imagination lui jouait des tours. Maintenant elle savait qu'elle avait deviné juste.

 

Puis Bouchra lui avait longuement raconté comment maintenant Oustass, complètement soigné des dernières blessures de son accident, réalisait mieux la séparation que la vie lui imposait ; comment celle-ci à l'évidence était celle qu'aucun médecin ne parviendrait à guérir, et comment lui Bouchra sentait que son ami, tel l'animal qui pour fuir du piège dans lequel il est pris, se ronge la patte dont il a pourtant besoin, allait lui aussi à sa manière, chercher à s'amputer de cet amour qui était plus que sa vie.

C’est à cause de cela que Bouchra était venu chercher son aide en espérant qu'il n'était pas déjà trop tard pour Oustass.

 

 

Porte du désert:

 

Dans trois jours Bouchra sera de retour. Naïla savait qu'elle n'avait plus beaucoup de temps et peu d’occasion pour pouvoir approcher Oustass. Elle voulait qu'il se rende compte qu'elle était prête à tout lui donner avant que son père ne soit rentré.

 

La nuit était de nouveau là. Oustass avait passé sa journée à essayer de réparer la suspension abîmée de son véhicule tout terrain.

La douche qu'il allait prendre était plus que nécessaire. Il avait besoin de se laver mais aussi de se décontracter.

Même absorbé par la mécanique, Anna n'avait pas cessé d'être présente dans son esprit.

Et lorsque, comme ce soir, il se retrouvait sous la douche à penser à elle, il ne pouvait empêcher sa réflexes intimes de fonctionner.

 

A chaque fois le même scénario se reproduisait, quel que soit ce qui encombrait son esprit du moment, à chaque fois qu'il passait dans une salle de douche ici ou se mêlaient la chaleur et les odeurs subtiles d’huile essentielles, d'autres images d'un temps passé venaient lui faire oublier ses tracas.

Comme dans un mirage il la revoyait, là, contre le mur, ou derrière lui, féline, son corps vibrant de désir. Alors à ces souvenirs brûlants, Marc laisse ses mains aller à la recherche de son apaisement physique.

 

Le rideau qui obstrue mal la porte de la salle de douche, laisse entrevoir depuis l'extérieur ce qui s'y passe.

Oustass n'a jamais accordé d'attention aux regards des autres, et dans ce pays où la discrétion est de mise, il ne s'est jamais inquiété d'une quelconque pudeur à afficher.

Naïla elle, depuis son arrivée ici, il y a quelques années, ne l'entendait plus ainsi.

Du corps des hommes elle connaît tout pour avoir aidé sa mère à élever ses frères cadets, mais celui d'Oustass l'a toujours attiré et d'abord inquiétée.

Inquiétée lorsque cette première année elle aidait son père à le soigner. Elle n'avait jusqu'à ce jour jamais vu de vraies blessures que le temps doucement transformait en cicatrices, et intriguée et soucieuse de sa santé, Naïla avait eu la curiosité de suivre l'évolution de ces blessures, en observant la transformation qu'elles affichaient sur le corps d'Oustass.

Puis attirée car avant tout, la couleur de peau comme son odeur, étaient bien différente de celles qu'elle avait toujours connues jusqu'à maintenant.

Et ce soir elle était là, derrière le rideau, une fois encore à l'observer à son insu.

Si ses parents la surprenaient à violer cet interdit, le châtiment en sera terrible, mais elle ne pouvait résister à cette envie.

 

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PAGE 10 - SABLE PARFUM

Publié le 29/08/2023 à 18:01 par coeurdhome

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Elle aimait le voir, observer comment il s'abandonnait à l'eau qui ruisselait sur sa peau d'homme. Comment parfois il paraissait étrangement absent et perdu sous cette eau qui le couvrait, alors qu'il lui semblait le voir parcouru de frissons.

Ce qu'elle appréciait surtout était le moment où il se retournait pour sortir de la douche. Même si elle n'avait pas à être surprise de ce qu'un corps masculin pouvait laisser apparaître, en le voyant lui ainsi nu, et parfois sexuellement tendu, elle ressentait une douce chaleur l'envahir l'obligeant presque à chaque fois à se mordre la lèvre, pour parvenir à contrôler le rythme de sa respiration qui dans ces instants volés s'emballait un peu.

Ce soir elle avait envie de franchir une étape.

 

France :

Au volant de sa voiture, Anna pense à ce que Bouchera venait de lui apprendre.
Il était maintenant reparti sur sa moto pour rejoindre l'embarquement qui le ramènerait chez lui.
Elle l'avait regardé partir la gorge serrée, le coeur battant, en serrant fort un chèche qu'il venait de lui donner.
Il sentait encore le sable et le parfum d'Oustass.

Bouchra était venu lui demander son aide, mais à vrai dire, elle n'avait nul besoin d'être ainsi sollicitée. Si elle avait su d'elle-même qu'Oustass était encore en vie, elle serait déjà retournée le rejoindre.

Sa vie actuelle ne ressemblait qu’à une suite de faux semblants, pour sauver les apparences, pour poursuivre ce dans quoi elle s’était un jour engagé, un peu pour faire comme tout le monde : un travail, une vie e couple. Elle ne ressentait que de l’amertume, un pis aller parce qu’elle n’avait un jour plus eu confiance en elle, ni en rien d’ailleurs.

Puis Marc, Oustass, était apparu dans sa vie. Il lui avait redonné confiance en elle. Lui avait appris à sourire sans avoir honte d’elle-même. Lui avait appris à savoir oser laisser sa main dans une autre que la sienne.

 

 

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